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Ce volume est un beau présentt fait par ses amis italiens à Barbro Santillo Frizell, spécialiste d’archéologie grecque et du monde rurale et pastoral

Ce volume est un beau présentt fait par ses amis italiens à Barbro Santillo Frizell, spécialiste d’archéologie grecque et du monde rurale et pastoral, professeur à Lund et directrice de L’Institut Suédois d’Études Classiques de Rome de 2001 à 2013: non seulement parce qu’il représente, de la part de ses 26 auteurs , une marque évidente d’estime et d’affection, qu’une tabula gratulatoria nourrie de plus de 300 noms (p. VII-X) amplifie à une échelle planétaire, mais aussi parce que ses éditeurs ont ainsi rassemblé des textes d’une grande diversité, concernant pour l’essentiel les époques antique, moderne et contemporaine - le Moyen Âge en est le grand absent -, efficacement servis par une mise en page impeccable et d’excellentes illustrations en noir et blanc et en couleurs, intégrées au texte.
On peut partager le genre consolidé qu’est l’hommage à un savant en deux grandes catégories : soit ses éditeurs entendent en faire un outil scientifique bien défini, soit, plus fréquemment, ils sont disposés à accueillir des contributions  plus ou moins disparates, classées thématiquement ou par ordre alphabétique d’auteur. Chacune de ces options a ses avantages - une utilité plus immédiate pour les chercheurs, dans le premier cas; une ouverture à des problématiques plus larges, dans le second. ce volume relève de la seconde catégorie: outre l’intérêt scientifique que chacun pourra y trouver en fonction de ses propres intérêts, le lecteur aura certainement plaisir à se promener dans ces pages, dont les 23 contributions lui feront découvrir des modes inattendus.
Malgré ce plaisir de l’errance et de la découverte, en raison du cadre de ce compte rendu, je modifierai ici l’ordre proposé dans ses pages (Étrurie, Rome et Latium, Autres régions d’Italie, Entre Italie et Suède) en distinguant trois familles de textes, selon qu’ils concernent plutôt l’Antiquité (Méditerranée: Bartoli et Cappelletti, Depalmes ; Étrurie rupestre : Colonna, Drago, Santella, di Silvio, Ceci; Rome et le Latium: La Regina, Conti, Rosada, Mari ; Itali : Russo Tagliente, Guzzo, Carrara), l’histoire de l’archéologie (Sturm, Barbanera, Bagnasco Giani, Lattanzi, D’Atri), ou l’histoire moderne et contemporaine (Partini, Sturm, Lumetti, Vidotto, Pennacchi).
La Méditerranée n’apparaît que dans 2 textes. La contribution qui nous entraîne le plus loin dans le temps - au III millénaire - est celle d’Angelo Bartoli et Concetta Cappelletti (p. 115-130), à Chypre, où la fouille de Pyrgos Mavrovaki a révélé la présence d’un pressoir au milieu d’installations métallurgiques destinées au travail du cuivre : les auteurs ont pu établir, grâce au recours à l’archéologie expérimentale, que l’huile d0olive était un combustible parfaitement adapté à cette fonction. Anna Depalmes nous entraîne (p. 243-256) en Sardaigne, dans le monde nuragique des IX - VII  s., en analysant 250 statuettes humaines en bronze don les gestes, les attributs et le sexe permettent de mieux définir les espaces de la sphère  publique, de la religion et du pouvoir.
L’archéologie étrusque, avec 5 textes, ouvre à juste titre le volume, compte tenu de l’apport extraordinaire de L’Institut suédois à notre connaissance de cette région, grâce aux fouilles alors novatrices de San Giovenale, Luni sul Mignone et Acquarossa. Giovanni Colonna (p. 3-18) analyse une olla provenant d’une tombe de Tarquinia datée de la fin l’Orientalisant ancien (690-670) en développant, avec de nouveaux arguments, une hypotèse de M. L. Medori selon laquelle ce vase représenterait le siège des Sept contre Thèbes ; il montre ainsi que l’épos grec était déjà bien présent sur le site avant l’arrivée de démarate. Luciana Drago (p. 19-44) présente le riche mobilier, inédit, d’une tombe à tumulus de Véies du début du VII  s., qui offre en outre l’intérêt de représenter une transition entre tombe à fosse et tombe à chambre. Luciano Santella publie (p.57-66) une inscription étrusque de Blera, portée sur une des parois de tuf de la route qui menait de Volsinies à Caere : datée de la seconda moitié di VI  s., puis à l’époque tardohellénistique, en liaison avec un culte chtonien ; l’autre, de Vetralla. fouillé en 2006, fréquenté entre la fin du IV s. et le début du II  s., qui serait en liaison avec un culte de Vei/Cérès, et lié à la sphère de sanatio. Enfin, Francesca ceci (p. 105-114) dresse un tableau alarmant de l’état du patrimoine archéologique de l’Étrurie rupestre viterbaise au travers de quelques exemples (Norchia, Castel d’Asso, Ferento), et plaide pour l’insertion de cette zone dans la liste des sites classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité.
Rome et le Latium font l’objet de 4 contributions. C’est à la topographie romaine qu’Adriano La Regina consacre son étude (p. 133-150) : il propose d’identifier le lacus ad sacellum Larum, probablement mentionné dans un passage corrompu de Varron (L. L. 5, 43-44), comme l’ancêtre d’une fontaine monumentale du secteur d’accès au palais de Caligula, au bas de la pente nord-ouest du Palatin, déplacée et insérée sous Domitien dans une vaste salle qui allait devenir l’église de Santa Maria Antiqua : dès l’origine, cette construction aurait donc eu une fonction sacrée, en rapport avec les lares de la maison impériale. Cinzia Conti donne (p. 215-220)  la première publication complète de l’inscription byzantine figurant au sommet de la Colonne Trajane - peut-être un temps occupé par un stylite -, dont elle considère probable qu’elle ne remonte pas à la visite de Cnstant II en 663, selon l’Hypothèse généralement admise, mais à la fin du règne de Constantin IV (668-685). Aux portes de Rome, la porticus triplex de la villa de Livie a Prima Porta, siège probable de son célèbre bois de lauriers, a livré des ollae perforatae (40 se trouvaient in situ) publiées ici par Matilde Carrara (p. 185-214). Disposées en deux files et brisées au moment de leur mise en place, comme le préconise Caton, elles contenaient plus probablement des fleurs que les fameux lauriers. L’a. en distingue 6 types, sans doute produits dans l’atelier voisin de La Celsa, tous datables des dernières décennies de la République. Enfin, Zaccaria Mari nous invite (p. 151-184) à une pérégrination sur la longue durée, mais essentiellement pour l’Antiquité, en étudiant les modes d’occupation du sol et d’exploitation du territoire dans la vallée de l’Aniene, partagée à l’époque archaїque entre les Latins et les Èques, et devenue par la suite la «valle degli imperatori» : de la « villa d’Horace » aux villas impériales de Tivoli, Subiaco et Arcinazzo. […]
Data recensione: 01/01/2015
Testata Giornalistica: Revue Archéologique
Autore: Vincent Jolivet