chiudi

Dans son atelier morgien ”Artloft”, Patrick Vollmar continue à peindre, avec aux murs ses oeuvres et celles de sa mère. Un important livre en quatre langues vient de sortir

Dans son atelier morgien ”Artloft”, Patrick Vollmar continue à peindre, avec aux murs ses oeuvres et celles de sa mère. Un important livre en quatre langues vient de sortir à Florence pour rendre hommage à l’oeuvre picturale de Danièle Vollmar, avec un texte de l’Italien Giuliano Serafini.
Née à Morges en 1942, Danièle Vollmar fut une personnalité hors du commun, qui manifesta tôt ses dispositions pour les arts plastiques, d’abord par le dessin, puis par la peinture sur porcelaine, la peinture sur soie et enfin, dès le début de ce siècle, par la peinture sur toile. A sa disparition en 2011, elle a laissé un ensemble considérable de tableaux, dont une partie n’a pas encore été montrée. Elle a exposé à maintes reprises, en Suisse, en France, en Espagne et en Italie. Sa vie a été d’ailleurs marquée par les voyages, éduquée en Suisse romande et en Suisse alémanique, aux Etats-Unis, en Angleterre et en Iran, puis comme professionnelle, en tant que secrétaire de direction du WWF International à Morges.
En 2007, elle exposait pour la seconde fois à Florence, avec son fils Patrick, lorsqu’un critique d’art que l’on ne connaissait guère, dans cette Galerie La Corte, que pour sa réputation d’exigence, vient découvrir l’exposition. Giuliano Serafini prend son temps pour la parcourir, passe une heure avec Danièle Vollmar, et quasiment autant avec Patrick, puis regarde encore… Il revient au moment du décrochage et promet de se rendre à Morges où, quittant leur atelier de Saint-Prex, Danièle et Patrick Vollmar viennent d’emménager dans les locaux d’une maison du XVIe siècle. Autour du critique et de la famille réunie naît le projet d’un livre consacré à la mère et à son fils. A la mort de celle-ci le projet se précise: le livre sera uniquement consacré à Danièle Vollmar, il sera écrit par Giuliano Serafini, qui se charge en outre de faire éditer et imprimer l’ouvrage à Florence, en établissant un choix de tableaux, principalement des peintures sur soie et les dernières peintures sur toile. Le critique toscan fait plusieurs fois le voyage de Morges, s’imprègne de l’atmosphère particulière de l’oeuvre de Danièle Vollmar et devient le maître d’oeuvre du livre.
Le résultat est impressionnant. Un texte cohérent, d’une intelligence et d’une sensibilité particulièrement aiguës, nous plonge dans la création de l’artiste morgienne, tout en évoquant, avec subtilité, la problématique de la création à notre époque. Cette oeuvre, qu’on découvre à travers près d’une centaine de photos en couleur, est principalement née au cours d’une longue retraite picturale, dans la maison de la Roseraie à Tolochenaz, à l’écart du monde et des mondanités, et saisissant vivement, néanmoins, l’esprit du temps. L’isolement, l’indépendance marquent cette démarche qui n’a cessé de s’affiner. De la peinture sur porcelaine, initiée en 1973, Danièle Vollmar retire la finesse et la précision du dessin; elle va cultiver ces qualités dans la peinture sur soie, qui commence en 1989, et où le geste est rapide, infaillible, cette technique n’admettant pas le repentir. Il y a dans ces tableaux sur soie d’étonnants croquis figurant la légèreté de l’air de Paris, aussi bien que des oeuvres non figuratives constituées de signes et de jeux avec la couleur. Cette écriture va s’enrichir avec la conquête de la peinture sur toile, entre 2003 et 2011, révélant l’artiste libérée des contraintes qu’elle s’était jusque-là imposées, toujours plus à l’aise dans la captation de la magie de l’instant. Certains des derniers tableaux, baignant dans la couleur jaune, irradient une énergie impalpable et rayonnante.
Data recensione: 01/10/2013
Testata Giornalistica: PH Arts +
Autore: ––