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Cet ouvrage vaut d’être signalé car il se situe au croisement de pistes de recherches multidisciplinaires et, en majeure partie, nouvelles. Son point de départ est l’initiative du gouvernement soviétique qui, en 1933, propose

Cet ouvrage vaut d’être signalé car il se situe au croisement de pistes de recherches multidisciplinaires et, en majeure partie, nouvelles. Son point de départ est l’initiative du gouvernement soviétique qui, en 1933, propose au gouvernement français une coopération dans le secteur de la production des armements. Pour autant, celle-ci n’est pas exclusive. David Burigana évoque les étapes de la coopération militaire secrète germano-soviétique ainsi que le différentes recherches soviétique de 1933 avait aussi, et avant tout, une valeur politique: une prudente ouverture à la révision des alliances après l’arrivèe au pouvoir d’Hitler. Il n’est pas nécessaire de rappeler ici l’insuccès prévisible de la manouvre soviétique, Burigana évoque toutefois le grand intérêt que celle-ci provoqua dans les milieux dirigeants français et il retrace les étapes du débat, des étapes bien sŭr réservées, à travers une étude approfondie de la riche bibliographie et des archives d’abord françaises, et par la suite anglaises et italiennes. Grâce à une telle anlyse comprée des sources, l’auteur suggère une vision différente de celle jusqu’ici transmise par l’historiographie française de la proposition soviétique d’«alliance militaire»avec la France. S’agissait-il d’une proposition rèelle ou d’une simple manouvre destinée à acquèrir de la technologie militaire? L’aspect le plus utile de ce travail porte sur l’analyse du rôle des états-major français. On est habitué à séparer l’activité des diplomates de celle des militaires, Burigana montre une situation différente. Les milieux politiques avaient une besoin d’une évaluation fiable de la crédibilité de l’Union Soviétique en tant que partenaire militaire et ceci n’était pas une question mineure après 15 ans de rupture totale avec le nouveau régime russe. Il n’est pas surprenant que les responsables de l’armée française aient montré des avis différents, la «nouveautè»qu’était l’Armée rouge n’était pas facile à comprendre. Mais il y avait aussi la rivalitè entre les «grands»gènèraux: Weygand et son état-major (avec, entre autres, le colonel de Lattre de Tassigny) était favorable à une entente avec les russes, tandis que Gamelin s’y opposait. La valeur de l’ouvrage de davis Burigana est de montrer comment à la base de toutes ces évaluations erronèes ou discutables il y avait au premier chef un problème culturel pour les dirigeants français, tant politiques que militaires: il fallait surmonter 1919.
Data recensione: 01/10/2008
Testata Giornalistica: Revue historique des armées
Autore: Giorgio Rochat